Un projet stratégique baptisé « Appui à la réforme des politiques publiques aux niveaux national et provincial au Nord-Kivu » a été lancé, mardi 17 juin, dans la ville de Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu. Financé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ce programme s’inscrit dans la logique de stabilisation des entités locales, en misant sur la transformation durable des dynamiques foncières.
La cérémonie officielle a rassemblé un large éventail d’acteurs : autorités locales, représentants de la société civile, chefs coutumiers et organisations féminines — tous réunis autour d’une même ambition : celle de réduire les violences à travers la prévention et la résolution efficace des conflits liés à la terre.
Conflits fonciers : des racines complexes, des impacts profonds
Intervenant lors de la cérémonie, Docky Muheza, expert en gouvernance foncière au sein du PNUD, a mis en lumière les causes structurelles des tensions persistantes autour de la terre en RDC. « Il y a le dilemme sécuritaire, la dualité des pouvoirs, et une mobilisation identitaire autour de la terre, » a-t-il expliqué. Ces dynamiques ne sont pas neutres : elles frappent durement les communautés, exacerbant vulnérabilité, inégalités et frustrations, particulièrement pour les femmes et les jeunes.
Pour Kissa Kayobera, coordonnateur chargé de l’administration au Nord-Kivu, ce projet foncier représente bien plus qu’une simple réforme technique. Il s’agit d’un levier de pacification durable :
« Ce projet va contribuer à la stabilisation des entités et à la réduction des violences grâce à la gouvernance foncière dans notre province », a-t-il affirmé avec conviction.
Tous les intervenants ont appelé à une forte mobilisation des forces vives pour garantir le succès de ce programme. L’implication des chefs traditionnels, des organisations de base et des associations de femmes est perçue comme un maillon clé pour une mise en œuvre ancrée dans les réalités locales.