La province du Nord-Kivu a enregistré 77 décès maternels et néonatals entre janvier et avril 2025, selon les données communiquées le 5 mai par l’Ordre des sage-femmes à l’occasion de la Journée mondiale de la sage-femme.
Ces chiffres, qualifiés de « morts de trop » par les responsables sanitaires, soulignent l’urgence d’améliorer la prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés dans la région.
Blandine Bikuba, présidente de l’Ordre des sage-femmes, attribue ces décès aux conditions de travail difficiles des professionnels de santé, notamment le manque d’intrants médicaux, l’insuffisance de formations spécialisées en soins obstétricaux et néonatals d’urgence, ainsi que le manque de motivation financière du personnel. Elle insiste sur la nécessité d’améliorer ces conditions pour réduire la mortalité maternelle et néonatale au Nord-Kivu.
Par ailleurs, Mme Bikuba précise que le nombre réel de décès pourrait être plus élevé en raison de décès non notifiés, notamment dans les communautés éloignées. Elle souligne que les principales causes de mortalité maternelle incluent le déficit de prestataires qualifiés, l’absence de matériel et de médicaments adaptés pour la prise en charge des complications obstétricales, ainsi que le manque de motivation des agents de santé.
Cette situation s’inscrit dans un contexte humanitaire difficile, marqué par des conflits et des déplacements de populations qui limitent l’accès aux soins essentiels. Selon plusieurs rapports, les hémorragies obstétricales représentent la cause majeure des décès maternels, suivies des infections, de l’éclampsie et d’autres complications.
L’UNFPA et d’autres partenaires interviennent pour fournir intrants et formations afin d’améliorer la qualité des soins dans la région.
La mortalité maternelle et néonatale au Nord-Kivu reste préoccupante, exacerbée par des conditions de travail précaires, un accès limité aux soins et des complications obstétricales fréquentes. L’amélioration des infrastructures, la formation et la motivation des professionnels de santé sont des priorités pour inverser cette tendance, révèle l’ordre de sage-femmes.