Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 164 cas d’abus des droits de l’enfant ont été signalés au cours du mois de mai, dont plus de la moitié (91 cas) étaient des violations graves.
Le rapport de situation du HCR fait état de cas de meurtres et mutilations d’enfants (36 % des cas), des actes de violences sexuelles commises contre des enfants (25 %), recrutement/utilisation d’enfants (18 %), et de l’enlèvement des enfants (19 %).
La majorité de ces violations graves (87 %) ont été enregistrées dans les zones de combat, pendant le retrait des acteurs parties au conflit ou dans les zones contrôlées par des groupes armés. « Ces zones ont connu une recrudescence de meurtres d’enfants par bombes et des violences sexuelles et le recrutement, particulièrement dans la zone de Nyiragongo », a détaillé dans son rapport, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) .
La MONUSCO et ses partenaires, par le biais du programme PDDRCS, ont facilité la libération de 12 enfants du groupe armé UFDPC basé dans la province du Nord-Kivu de la République démocratique du Congo.
Plus de 1.000 violations graves à l’encontre d’enfants dans l’Est de la RDC
Dans le détail, le document montre qu’à Béni, des enfants auraient été enlevés par les Forces démocratiques alliées (ADF) lors des différentes attaques. A Nyiragongo, le recrutement/utilisation de certains enfants dans un groupe armé aurait été noté.
« À Rutshuru, les groupements Mutanda, Bishusha, Bambu, Kihondo et Kanyabayonga ont été affectés par les meurtres et mutilations d’enfants, les enlèvements et les violences sexuelles commises contre des enfants dans le contexte des actes affrontements et représailles ».
A noter que les Nations Unies ont vérifié plus de 1.000 violations graves à la rencontre d’enfants dans les trois provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu au cours du premier trimestre de cette année. Cela représente une augmentation de 30% par rapport au dernier trimestre de 2023, le recrutement et l’utilisation d’enfants étant les plus répandus. Pour le seul mois d’avril 2024, plus de 450 violations graves à la rencontre d’enfants ont été vérifiées dans tout l’est du pays.
En outre, les violences sexuelles à l’encontre des femmes et des enfants sont maintenues élevées en 2023 et ont encore augmenté en 2024. En mai, 150 cas de violence basés sur le genre (VBG) ont été enregistrés, dont plus des trois quarts (114 cas) étaient des viols.
L’un des nombreux sites de déplacés internes qui ont vu le jour au Nord-Kivu où 1,2 million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer depuis mars 2022.
Des affrontements entre le M23 et l’armée congolaise
La majorité de ces viols (97%) ont eu lieu dans des zones de réponse des acteurs armés et d’affrontements à Masisi, Rutshuru, ainsi que dans des zones d’accueil des personnes déplacées internes à Goma et Nyiragongo. Ces cas de VBG graves ont été particulièrement notés dans les zones de santé Mweso, Nyiragongo, Kirotshe, Kibirizi et Katoyi.
Plus largement, le monitoring de protection a documenté plus de 1.400 violations et abus des droits humains dans la province du Nord Kivu. Les personnes retournées et déplacées internes (PDI) restent les plus affectées par ces violations. Les territoires les plus touchés sont Masisi, Beni et Rutshuru.
Selon l’ONU, il s’agit d’une augmentation de près de 5 % des violations et abus depuis le mois d’avril. Cette hausse pourrait être attribuée à la poursuite des affrontements entre le M23, d’autres groupes armés et les Forces armées de la RDC (FARDC) dans les partis sud-est de Masisi et nord de Rutshuru. Ces affrontements ont provoqué des déplacements importants, particulièrement vers le sud de Lubero.
Ces derniers développements interviennent dans un contexte de poursuite des hostilités dans l’Est de la RDC, notamment des affrontements entre le M23, d’autres groupes armés et les FARDC. « Ces affrontements se sont approchés de la ville de Kanyabayonga et ont entraîné des déplacements importants et des abus des droits humains », a conclu le HCR.