Grâce à un programme d’échange de tôles et de ciment contre des sacs de haricots, Kalera, village situé dans la région de Lubumbashi, a développé en 4 ans une culture de rente, durable et rentable à tous.
De notre correspondant à Lubumbashi,
Au village Kalera, comme ailleurs dans le sud de la RDC, le mois de décembre est celui des semis. L’agriculture est encore essentiellement manuelle, mais des centaines d’hectares de champs sont labourés et semés. Le haricot occupe une place de choix, explique Naomi Monga, une agricultrice. « Nous avons pris une terre qui n’avait jamais été exploitée. Nous avons commencé avec une petite étendue et là, nous avons semé quatre hectares. Nous cultivons essentiellement du haricot et du maïs. »
La culture du haricot au village Kalera se fait deux fois par an. D’abord entre décembre et mars pendant la période pluvieuse. Ensuite, en saison sèche, entre le mois de mai et septembre, période pendant laquelle les agriculteurs pratiquent l’irrigation. « En saison des pluies, la récolte est souvent médiocre », explique madame Jeanne, agricultrice. « Soit les pluies sont abondantes et détruisent les plantes, soit il ya carence de pluie et les haricots secs. Par contre, en saison sèche, nous faisons la culture irriguée avec l’eau de la rivière Luvilombo. Et les résultats sont bons. »
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Une culture qui tient de plus en plus d’agriculteurs
Placide Kapembe, un autre paysan du village, se dit motivé par la forte demande du haricot. À chaque récolte, les commerçants arrivent nombreux au village pour s’approvisionner. « Cette saison, je vais emblaver 50 mètres carrés. Et pour cela, j’utilise 12 eaux de semences de haricot soit 32 kg et je prévois de récolter au moins 100 eaux, c’est près de 300 kg. Je pourrais faire plus, mais je suis limité par la quantité de semence. Parfois, on est obligé d’emprunter auprès d’autres agriculteurs. Si je prends deux eaux, à la récolte, je rembourse quatre eaux. »
Malgré les aléas dus aux perturbations climatiques et aux ressources limitées, la culture de cette légumineuse tenue plus d’agriculteurs et le village a vu sa production multipliée par trois. « Nous avons enregistré 2 910 agriculteurs ; nous avons produit 14 000 tonnes de haricot », souligne Blaise Yumba, agronome du village. « Et la population a commercialisé plus de 12 115 tonnes. Il y a quelques années, on ne dépassait pas 5 000 tonnes de haricots par an. »
Les paysans de Kalera ont pour ambition de passer à la culture mécanisée afin de produire davantage. Mais il leur faut des ressources financières afin de se procurer des tracteurs.