À six mois des élections, la République démocratique du Congo est-elle au seuil d’une nouvelle poussée de fièvre ? Félix Tshisekedi, le président de la République depuis janvier 2019, est candidat à un deuxième mandat de cinq ans pour cette présidentielle lors d’une tournée théoriquement prévue pour le 20 décembre. Mais l’opposition, unie, contre le président Tshisekedi proteste contre le processus qui a amené la commission électorale nationale établissant les listes électorales et réclame une refonte de cet organe.
La situation en RDC est tendue. Il y a une colère populaire due aux conditions sociales et à l’insécurité à l’Est. Le pouvoir cherche à éviter que l’opposition devienne la porte-parole de cette colère. Ou, s’il y a une conjonction entre la grogne et les revendications de l’opposition, elle serait en position de force pour inverser la tendance et mettre en difficulté le régime de Tshisekedi. D’où la volonté de ce dernier de casser cette symbiose entre population et opposition.
L’opposition qualifie de fantaisiste le fichier électoral mis en place par la Commission électorale nationale indépendante, la CENI. L’identification des électeurs en RDC s’est faite de façon chaotique. Plusieurs machines achetées par la CENI sont tombées en panne et certains espaces n’ont pas été comptabilisés. Le fichier tel qu’il a été établi n’est donc pas fiable selon l’opposition. L’invité le souligne : “Le fichier ne rend pas compte de la véritable façon dont les électeurs sont répartis sur le territoire.” L’OIF, l’Organisation Internationale de la francophonie, a refusé de faire un audit du fichier électoral.
Musique d’introduction : Norah Jones – Can You Believe