Plus de deux semaines après le lancement officiel du nouveau passeport biométrique au tarif de 75 dollars américains, de nombreux requérants congolais peinent toujours à obtenir le précieux document. Malgré le paiement des frais et les formalités accomplies, des centaines de citoyens repartent chaque jour bredouilles du ministère des Affaires étrangères.
La réduction du prix du passeport a entraîné une forte affluence, mais le processus de délivrance semble paralysé.
« Mon fils de 18 ans a terminé l’étape de la capture biométrique, et depuis, plus aucune nouvelle. On nous a dit que l’ancienne firme a bloqué les données », confie une mère interrogée par Radio Okapi.
Des retards et des explications floues
Du côté du ministère, plusieurs raisons sont avancées, notamment le passif laissé par l’ancienne firme belge Locosem, accusée de ne pas avoir traité de nombreuses demandes avant son retrait.
« L’ancienne firme Locosem avait reçu beaucoup de demandes auxquelles elle n’a pas répondu. Nous gardons encore des coupons des requérants non servis. Certains qui avaient déjà reçu l’avis favorable et les formulaires ne sont pas servis jusqu’à ces jours. En plus de cela, les procédures de souscription en ligne posent problème », affirme un agent sous couvert d’anonymat.
Il pointe également les difficultés techniques liées à la connexion Internet 2G dans certaines provinces, qui freinent le processus en ligne.
La société allemande Dermalog, désormais en charge de la production des passeports, ne traiterait actuellement que 400 dossiers par jour, contre 3 000 auparavant sous Locosem. Cette lenteur aggrave la frustration des citoyens, d’autant que les hauts responsables de l’État, eux, semblent avoir obtenu leurs documents sans encombre.
Face au silence du ministère des Affaires étrangères, les requérants appellent à une plus grande transparence sur les délais, et à une accélération du processus. Pour beaucoup, ce dysfonctionnement compromet des projets de voyage urgents et alimente un sentiment d’injustice.