Cette rébellion déstabilise toute la région
Depuis plusieurs jours, à l’est de la République Démocratique du Congo, sur les rives du Lac Kivu, à la frontière rwandaise, la ville de Goma est en état de siège. Les rebelles du mouvement du 23 mars, le M23, un groupe armé d’ethnie tutsie, dont il fait désormais peu de doutes qu’il est au moins soutenu par le voisin rwandais, ne sont plus qu’à une quinzaine de kilomètres de la ville. Depuis que la rébellion a repris l’offensive fin octobre, les combats ont entraîné le déplacement d’environ 190 000 congolais, selon les Nations Unies.
Mais cette fois, les pays de la région veulent prendre les choses en main. Lundi à Nairobi, au Kenya, des représentants du gouvernement de la RDC de Kinshasa devraient renouer le dialogue avec les groupes rebelles actifs dans le pays. Sauf qu’il y aura un grand absent. Le M23 !
Entre temps, différents responsables politiques des Etats d’Afrique de l’Est et le président angolais jouent les médiateurs pour le compte de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est et l’Union africaine, afin de faciliter la reprise de ces négociations. Le Kenya a par envoyé un bataillon à Goma ailleurs pour soutenir une armée congolaise affaiblie au point que le président Tshishekedi en avait appelé à la mobilisation volontaire des jeunes de Goma pour défendre la ville.
Dix ans après avoir été rappelé aux mains du M23 la ville de Goma résistera-t-elle ? Le balai diplomatique peut-il faire émerger une solution entre Kinshasa et les rebelles soutenus par le Rwanda ? Le M23 sera-t-il finalement présent à la table des négociations à Nairobi à partir de lundi prochain ?
Les Enjeux internationaux Écouter plus tard
Conférence écouter 15 min
Dans cette émission, Christophe Vogel rapporte les dernières nouvelles des combats, explique pourquoi Goma est une ville aussi stratégique et pourquoi elle attise autant la convoitise du M23. Il décrit l’état de l’armée congolaise et son engagement contre une centaine d’autres groupes armés. Le M23 fait partie de cette émission, le directeur du projet Insecure Livelihoods différencie la propagande gouvernementale de la réalité de ce groupe. Le rôle des puissances étrangères limitrophes, africaines – notamment le Kenya – et européennes est également abordé et bien sûr, l’espoir dans la démocratie.