Le Comité Laïc de Coordination (CLC) a exprimé, ce mardi, ses profondes réserves quant à la possibilité d’ouvrir un débat sur la révision de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC), estimant que cette initiative risquerait de fragiliser dangereusement le pays dans un contexte déjà tendu. « L’ouverture d’un front constitutionnel, en plus des fronts militaire, humanitaire et social, alors que les blessures électorales ne sont pas totalement cicatrisées, ne pourraient que conduire à une déstabilisation de la société et des structures de l’État », a déclaré le CLC.
Dans un communiqué, le CLC a rejoint la position de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de plusieurs acteurs de la société civile, qui ont exhorté les autorités à engager un dialogue préalable avec les forces politiques et sociales avant toute révision constitutionnelle. Le Comité estime que « la société congolaise n’est pas condamnée à la léthargie, mais que la mise en place d’une nouvelle Constitution ou la révision de celle existante ne pourrait être légitime qu’à travers une concertation sincère et de bonne foi. »
Le CLC dénonce également l’exaspération croissante suscitée par le projet de révision, redoutant qu’il ne soit perçu comme un alibi pour transformer le deuxième mandat du président Félix Tshisekedi en un mandat illimité.
Ce débat intervient dans un contexte de tensions politiques en RDC, avec des opposants notables, tels que Moïse Katumbi et Martin Fayulu, qui envisagent cette révision comme une tentative d’extension de pouvoir. La Conférence épiscopale, par la voix de son secrétaire général, Donatien Nshole, a souligné les risques de déstabilisation que cette réforme pourrait entraîner dans un pays déjà marqué par des défis sécuritaires, sociaux et humanitaires, notamment à l’Est.
Malgré les appels à la prudence, le parti au pouvoir, l’UDPS, continue de mobiliser ses militants pour appuyer cette réforme, invoquant l’héritage d’Étienne Tshisekedi, père de l’actuel président, qui aurait soutenu l’idée d’ une révision constitutionnelle.