Lors des États généraux de la justice qui se sont achevés ce samedi au Palais du Peuple à Kinshasa, des propositions majeures ont été formulées pour renforcer la lutte contre la corruption et l’impunité en République démocratique du Congo (RDC). Parmi elles figure la création d’un parquet financier spécialisé dans la répression des crimes économiques et financiers, une mesure qui s’inscrit dans la politique de tolérance zéro prônée par le gouvernement.
Ce parquet financier, envisagé comme un organe clé, aurait pour mission d’enquêter et de poursuivre les auteurs de détournements de fonds publics et d’actes de corruption, afin de combler les lacunes actuelles du système judiciaire. Les participants ont également recommandé la création de chambres spécialisées pour juger ces infractions complexes.
« La mise en place de ce parquet est indispensable pour restaurer la confiance du peuple congolais en la justice », a déclaré Aimé Kilolo Musamba, rapporteur général des États généraux. Il a ajouté que cette réforme devrait s’accompagner d’une transparence accrue, notamment par la publication systématique des sanctions disciplinaires infligées aux magistrats corrompus dans le journal officiel.
Les débats ont également souligné la nécessité d’accélérer l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption, déjà validée par le Conseil des ministres. Cette stratégie viserait à coordonner les efforts des différentes institutions et à garantir une application rigoureuse des lois anticorruption.
Le soutien à cette initiative a également été exprimé par Jules Alingete Key, Inspecteur Général des Finances, qui avait souligné en février dernier l’importance d’un tel organe. « Nous avons besoin de magistrats spécialisés pour traiter efficacement ces dossiers », avait-il affirmé, appelant à l’opérationnalisation rapide de ce projet.
Toutefois, des voix se sont également élevées pour rappeler que l’indépendance du pouvoir judiciaire doit être préservée dans ce processus. Les propositions issues des ateliers des États généraux comprennent des garanties pour protéger le parquet financier des interférences politiques, afin qu’il puisse mener à bien ses missions en toute impartialité.