La traite des êtres humains, en particulier celle des femmes et des enfants, demeure une réalité dramatique en République Démocratique du Congo. En visite officielle dans le pays, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des personnes, Siobhán Mullally, tire la sonnette d’alarme et exhorte les autorités congolaises à agir sans délai pour mettre fin à ces pratiques et garantir justice aux victimes.
Selon l’experte onusienne, la traite atteint des niveaux alarmants et constitue une stratégie systématique utilisée par les groupes armés pour terroriser, contrôler et déplacer les populations. Les femmes et les filles sont particulièrement ciblées, victimes d’exploitation sexuelle, d’esclavage sexuel et de mariages forcés. Les enfants, quant à eux, sont enrôlés comme combattants ou contraints à des tâches de soutien, exposés au travail forcé et à des violences sexuelles.
Dans les zones minières, la situation est tout aussi préoccupante. L’exploitation illégale des ressources et l’absence de régulation dans les chaînes d’approvisionnement favorisent le travail des enfants dans un climat d’impunité, aggravé par la corruption judiciaire. La protection des victimes reste largement insuffisante, affaiblie par le manque de soins médicaux et les coupes dans l’aide humanitaire.
Siobhán Mullally a également dénoncé l’obstruction de sa mission au Nord-Kivu, où les autorités de facto du M23 ont révoqué son autorisation d’accès sans préavis, l’empêchant d’évaluer la situation sur le terrain.
Elle appelle à intégrer la lutte contre la traite dans les négociations de paix, en s’attaquant aux causes profondes du conflit : pauvreté structurelle, inégalités de genre, exploitation illégale des ressources et culture d’impunité.
Un rapport complet de sa mission sera présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en juin 2026, avec des recommandations concrètes pour éradiquer ces pratiques inhumaines.