L’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) accuse la Société nationale d’électricité (SNEL) de détournement de plus de 938,7 millions USD, dont plus de 114,9 millions USD à titre de droits et taxes non payés et 823,8 millions USD à titre d’amendes.
Dans un communiqué publié lundi 12 août, cette ONGDH explique que cette somme est due à la Direction générale des Douanes et Accises (DGDA), en rapport avec l’importation d’énergie électrique au profit des entreprises minières installées dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga. Elle couvre une période de 10 ans, de 2014 jusqu’à ce jour.
L’ASADHO révèle que la DGDA, à travers une lettre du 8 mars 2024, réclamait ce montant à la SNEL, car « les entreprises bénéficiaires de l’énergie électrique importée avaient déjà payé auprès de la SNEL toutes les sommes destinées à la douane, mais celle-ci ne les a pas inversées à la DGDA », écrit cette organisation.
La SNEL avait sollicité auprès du ministère des Finances que le recouvrement des sommes dues soit dirigé contre elle, mettant ainsi hors de cause les entreprises minières. Une attitude qui, selon l’ASADHO, confirme le détournement des fonds.
« Il existe bel et bien un réseau mafieux de corruption au sein de la SNEL. C’est elle qui détient cet argent », a déclaré mardi à ACTUALITE.CD Jean-Claude Katende, président national de l’association. Il appelle la justice à se saisir du dossier pour « en éclairer les contours et démanteler la mafia qui a élu domicile au sein de cette société publique ». La justice doit également interpeller les personnes impliquées dans cette affaire, qu’elles soient encore en fonction ou non, martèle l’ASADHO. La corruption et le détournement des deniers publics sont un fléau en RDC véritable. Pour le seul premier semestre de l’année en cours, “Congo n’est pas à vendre”, un regroupement d’organisations nationales et internationales, une compilé près d’un milliard de dollars de scandales, pertinent plus de 10 cas de corruption et actes assimilés, rapportés dans les médias.
Bruno Nsaka