Opération 11.11.11 Les grossesses précoces restent l’une des principales causes de décès chez les jeunes filles de 15 à 19 ans dans le monde
Au Sud-Oubangui, une province du Nord-Ouest de la République démocratique du Congo, la santé reproductive et sexuelle est souvent vue comme taboue. Les populations ont un accès limité, voire inexistant, aux informations et aux services relatifs à la contraception, à la protection contre les maladies sexuelles transmissibles et à la santé maternelle. Ces personnes, et en particulier les adolescents, ont pourtant besoin de ces connaissances pour faire des choix éclairés concernant leur santé sexuelle et reproductive. Pour répondre à ce besoin, notre ONG membre Memisa et son partenaire local, le Bureau diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) de Budjala, organisateur des séances de sensibilisation auprès des adolescents.
Sensibilisation des associations de femmes dans le Sud-Oubangui
© Étincelle
Ces séances de sensibilisation, soutenues par l’Opération 11.11.11, sont adaptées à l’âge du public, et permettent d’aborder différentes thématiques, telles que la famille et les relations ; le consentement et le droit de disposer de son corps ; l’anatomie, la puberté et la menstruation ou encore les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH.
Jeanne, 18 ans, a pu bénéficier de séances de sensibilisation
© Mémisa
Jeanne, 18 ans, a pu bénéficier de ces séances de sensibilisation :
« Avant, je prenais des antibiotiques quand j’avais des douleurs abdominales. Lors d’une sensibilisation à l’école, on nous a expliqué qu’elles peuvent être liées aux règles ou être des signes d’infection. Et surtout, j’ai appris qu’on devait éviter de prendre des médicaments sans consulter de prestataire médical. Maintenant, quand j’ai mal au ventre, je me rends au centre de santé pour avoir l’avis d’un infirmier. »
De manière plus globale, dans ces communautés, les adultes et les aînés ont un rôle à jouer pour briser les tabous et les barrières qui empêchent les jeunes d’accéder à leurs droits sexuels. Il est donc primordial de les accompagner pour qu’ils et elles permettent aux générations futures de prendre leur santé en main.
Le pasteur César Zangumbe a suivi une formation organisée par Memisa dans sa paroisse.
© Mémisa
Le pasteur César Zangumbe, par exemple, a suivi une formation organisée par Memisa dans sa paroisse et témoigne de son utilité :
« 6 fois sur 10, les problèmes dont on me fait partie sont des problèmes de couples, et beaucoup sont liés à un manque d’information. Grâce à la séance de sensibilisation organisée par Memisa, j’arrive à mieux orienter les couples lorsque des soins sont nécessaires, par exemple en cas d’infection sexuellement transmissible. »
Des séances de sensibilisation sont également organisées avec des femmes adultes et des associations de femmes pour qu’à leur tournée, elles partagent les informations sur la santé auprès des femmes et des filles de leur entourage.
Outre la sensibilisation, Memisa œuvre pour une prise en charge de qualité des femmes enceintes, dont les adolescentes, car au Sud-Ubangi, 68% des accouchements enregistrés en 2023 étaient des accouchements de femmes de moins de 20 ans. Sachant que les grossesses précoces restent l’une des principales causes de décès chez les jeunes filles de 15 à 19 ans dans le monde, ce travail est plus essentiel que jamais.