L’Intersyndical des enseignants du territoire de Kungu, dans la province du Sud-Ubangi, dénonce les conditions précaires dans lesquelles les professionnels de l’éducation exercent leur métier. Dans une lettre adressée au ministre provincial de l’Éducation, ils signalent n’avoir toujours pas perçu leurs salaires des mois de septembre et octobre 2025.
Les enseignants affirment continuer à travailler dans la douleur, traversant une période qu’ils qualifient de misérable et indigne de leur vocation. Dans leur correspondance du 8 novembre, ils décrivent un calvaire devenu insupportable, les contraignant à vivre « comme des mendiants ».
Recours à l’IKOTAMA
Le non-paiement de leurs salaires les a poussés à recourir à la vieille pratique de la banque Lambert, appelée localement IKOTAMA. Concrètement, ils empruntent de l’argent qu’ils doivent rembourser avec des intérêts exorbitants de 50 %, aggravant leur précarité.
Les enseignants préviennent que, faute de solution rapide, ils entreront en grève le 15 novembre prochain. Emmanuel Bamolokola, porte-parole du Syndicat Espoir de Kungu, alerte sur les conséquences que cette décision pourrait avoir sur le fonctionnement des écoles.
Réaction des autorités
Depuis Kinshasa, le gouverneur du Sud-Ubangi, Michée Mobonga, a reconnu les souffrances auxquelles sont confrontés les enseignants de Kungu. Il a promis de rentrer bientôt en province pour engager des discussions avec la Caritas, partenaire du gouvernement chargé de la paie des enseignants dans la région.






