Le Président congolais, Félix Tshisekedi
Le Président congolais, Félix Tshisekedi, a désapprouvé l’interpellation brutale de l’opposant Delly Sesanga, jeudi dernier. Il a exigé des sanctions contre les policiers impliqués dans cette affaire qui a fait le tour des réseaux sociaux.
Jeudi, alors qu’il participait à une manifestation contre la révision de la Constitution organisée par l’opposition à Kinshasa, Delly Sesanga, président du parti Envol a été interpellé par la police. Bernadette Tokwaulu Aena, une autre figure de l’opposition, a également été interpellée. La vidéo de l’interpellation a fait le tour des réseaux sociaux suscitant l’indignation de plusieurs Congolais qui ont déploré la brutalité avec laquelle l’ancien ministre a été arrêté. Les deux opposants ont été remis en liberté un peu plus d’une heure après leur interpellation.
Félix Tshisekedi condamne la manière dont l’opposant a été interpellé…
À la suite de ses compatriotes, le Président Félix Tshisekedi a également réagi à l’arrestation de ces responsables politiques. À l’occasion du conseil des ministres tenu à Kinshasa ce vendredi, le chef de l’État congolais a été condamné de la manière « peu recommandable » dont Delly Sesanga a été interpellé la veille. Ce constat a été confirmé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans le compte rendu de la réunion.
« Depuis le 14 novembre 2024, une vidéo devenue virale sur la toile montre des policiers se saisit de manière peu recommandable de l’acteur politique Delly Sesanga. Des informations parvenues au président de la République font état d’une interpellation de ce dernier lors d’une activité de sensibilisation contre la révision ou le changement de la Constitution », a commencé le porte-parole. Avant de poursuivre : « Il (le président de la République, ndlr) a rappelé qu’au terme de l’article 23 de la Constitution, toute personne a le droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.
… et demande des sanctions contre les policiers impliqués
Pour le Président congolais, rien ne justifie la conduite des policiers ayant procédé à l’interpellation de l’ancien ministre. « Peu importe le motif de l’interpellation de cet acteur politique, la méthode utilisée par les éléments de la police pour le conduire à leur poste ne devrait nullement s’apparenter à des voies de fait traduites par une brutalité que je déplore et condamne » . C’est la raison pour laquelle Félix Tshisekedi instruit le vice-premier en charge de l’Intérieur à prendre des mesures utiles pour éviter ce genre de comportement à l’avenir.
« Dès lors, poursuit le porte-parole, éditant des mesures déjà préconisées à la rencontre des policiers auteurs de la bavure décriée, le président de la République a engagé le VPM, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, à prendre des dispositions préventives nécessaires quant à l’encadrement des manifestations publiques afin que les pareils dérapages ne se reproduisent plus dans le rang de la police nationale congolaise ».