La Gécamines a importé, fin octobre, du germanium vers la Belgique. Ce métal précieux est utilisé dans la fabrication de téléphones, fusées, drones, armes ou panneaux solaires.
La Société générale des carrières et des mines (Gécamines) en République démocratique du Congo (RDC) a exporté, il y a quelques jours, du concentré de germanium vers la Belgique, relative plusieurs médias congolais. Cette livraison, destinée à l’usine Umicore de Hoboken (Anvers), revêt une importance particulière car c’est la première fois que ce métal précieux quitte la RDC sous cette forme.
Cette exportation est le fruit d’un accord conclu en mai dernier entre l’entreprise belge et la Société du terril de Lubumbashi (STL), filiale de la Gécamines, pour le traitement du germanium issu du site de résidus miniers Big Hill à Lumbumbashi ( Haut-Katanga). Grâce à ce partenariat, STL bénéficie, sur site, de l’appui d’Umicore. «Nos agents progressent rapidement et gagnent un temps précieux dans l’appropriation des différentes techniques liées à la production de germanium», souligne Grant Dempsey, directeur général de STL.
Un intérêt majeur pour la RDC
Le germanium est un minéral rare utilisé notamment dans la fabrication des téléphones, fusées, drones, armes ou panneaux solaires. Auparavant, le germanium de STL entrait sur le marché par l’intermédiaire de raffineurs tiers hors RDC. Le recyclage local de ce minerai entre dans la stratégie du président congolais Félix Tshisekedi de réforme du secteur minier. Une réforme qui requiert des investissements mais dont le gouvernement congolais espère surtout pouvoir tirer des bénéfices.
La transformation locale du germanium multipliée par cinq son prix de vente. Pour passer du brut au concentré livré aujourd’hui, il a fallu investir plus de 70 millions de dollars dont 50% en fonds propres de la Gécamines, le reste étant complété par quelques banques locales. Le potentiel de valorisation en germanium de la RDC devrait contribuer à accroître les recettes minières du pays, attendues à près de 5 milliards de dollars en 2025. Le secteur minier devrait ainsi représenter environ 30% des revenus publics congolais.