“Pour la deuxième fois en seulement deux ans, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché son niveau d’alerte mondial le plus élevé à propos de la même maladie : la mpox”, annonce Science dans un article grand public. Le 14 août, l’OMS, après avoir réuni son comité d’urgence, a en effet déclaré que l’épidémie actuelle due au virus de la mpox (naguère appelée variole du singe) était une urgence de santé publique de portée internationale (Usppi ). Cette décision est intervenue un jour après que l’agence de santé de l’Union africaine a qualifié la situation d’urgence de santé publique de portée continentale. «C’est la première fois qu’une urgence sanitaire à la fois régionale et mondiale est déclarée», a expliqué le spécialiste de santé publique américain Lawrence Gostin au magazine scientifique.
Au moment même de cette première historique, un cas de la maladie hors d’Afrique a été annoncé officiellement en Suède par les autorités sanitaires de ce pays européen, situation inédite depuis la flambée épidémique de la fin du printemps et de l’été 2022. Et ce vendredi 16 août, le Pakistan à son tour a annoncé avoir détecté un cas sur son territoire : la personne contaminée revenait d’un pays du Golfe, où aucun cas de cette maladie n’est pourtant déclaré pour l’heure.
La mpox, étroitement surveillée depuis 2022
« La mpox a fait la une des journaux mondiaux pour la première fois en 2022, lorsque le virus responsable de la maladie s’est répandu dans le monde entier, se propageant rapidement par contact sexuel dans des dizaines de nouveaux pays en dehors de l’ Afrique (où il est endémique depuis des décennies)», se souvient le média canadien CBC.
Au 4 août, il y avait eu 38 465 cas de mpox et 1 456 décès enregistrés en Afrique depuis janvier 2022. « Ces chiffres incluent les clades 1 et 2 du virus, ainsi que la nouvelle version 1b responsable de la flambée actuelle en RDC et dans les pays frontaliers», précise The Guardian. Dans le domaine de la virologie, le terme clade peut être assimilé à celui de variante.
L’épidémie de 2022 était due au clade 2 du virus. Il est toujours présent, en Afrique du Sud par exemple. Mais aujourd’hui, c’est la situation provoquée par le clade 1b, plus contagieux et plus dangereux, notamment pour les enfants, qui a poussé les organismes de santé publique à tirer la sonnette d’alarme.
« La version 1b du virus, plus mortelle, est répandue en RDC, qui est la plus touchée, avec environ 14 000 cas confirmés, suivi par le Burundi, avec une centaine de cas confirmés. Elle s’est également propagée au Rwanda (quatre cas), à l’Ouganda (deux cas), au Kenya (un cas) et à la Suède (un cas) (auxquels il faut ajouter le cas annoncé au Pakistan ce vendredi)” , détaille la revue Nature dans un article grand public. L’Ouganda et le Kenya n’avaient jamais recensé de cas de mpox.
Ceux qui peuvent être vaccinés et les autres
On se souvient qu’en 2022 la flambée épidémique avait été maîtrisée dans les pays occidentaux grâce à une vaste campagne de vaccination des populations à risque, en particulier les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Ce que confirme CBC, qui écrit :
«Alors que les pays à revenus élevés ont réussi à éradiquer les cas de mpox dus au clade 2 grâce à des programmes de vaccination, l’Afrique n’a pas eu les mêmes ressources.»
Aujourd’hui, le problème se pose à nouveau face à une menace encore plus élevée, au vu de la nature du nouveau variant. Les déclarations de l’OMS et de l’agence de santé de l’Union africaine ont pour mais d’organiser la réponse, et principalement de lever des fonds à l’échelle mondiale afin de distribuer des millions de doses de vaccin sur le territoire africaine.