Nous célébrons les cinquante ans du fameux combat de boxe entre les Américains Mohamed Ali et George Foreman. Il s’est tenu à Kinshasa le 30 octobre 1974. Une date historique pour le Congo, appelée à l’époque Zaïre. Six semaines avant le « combat du siècle », un festival de musique avait réuni pendant trois jours au stade du 20 mai, 31 artistes dont 17 africains.
Ce festival est devenu mythique dont James Brown, The Godfather of Soul, était l’immense vedette rassemblait aussi des stars comme BB King, The Suprêmes, Bill Withers ou encore les Sisters Sledge. Côté africain, citons Tabu Ley Rochereau, Franco, le TP OK Jazz, pour les Congolais ainsi que Miriam Makeba, la diva sud-africaine.
Pour cette première venue sur le continent de stars afro-américaines, les concepteurs du concert, à savoir le trompettiste sud-africain Hugh Masekela et le producteur américain Stewart Levine souligneraient le côté inédit de la rencontre entre afro-descendants et africains. Ils espéraient alterner sur la scène américaine, cubaine et africaine, mais les organisateurs, à savoir le puissant producteur américain Don King et le président zaïrois Mobutu ne les ont pas laissés faire. Ils ont imposé que les Américains soient les vraies vedettes. Don King cherchant à promouvoir les poulains de son écurie et Mobutu soucieux de montrer au monde qu’il avait l’Amérique à ses pieds. Néanmoins, ce concert fut aussi pour les musiciens africains une véritable vitrine. Franco et Tabu Ley Rochereau ont acquis une visibilité internationale.
Beaucoup en Amérique ont regretté que ce magnifique concert ne soit pas l’occasion de messages à tonalité politique, comme c’était le cas à l’époque dans les festivals afro-américains des États-Unis. Cette dimension a été largement occultée sous la pression des autorités politiques zaïroises. Reste néanmoins une formidable célébration musicale qui mettait en valeur la circulation intercontinentale des musiques noires.