A Bunagana, dans le Nord-Kivu, à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda, le 30 mars 2023. GLODY MURHABAZI / AFP
En plus du renforcement très notable du dispositif militaire rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une autre puissance régionale apparaît, certes dans une moindre mesure, pour son ingérence clandestine directe dans le conflit, selon le dernier rapport des enquêteurs des Nations unies sur la RDC : l’Ouganda.
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Des éléments des forces armées ougandaises (UPDF, pour Uganda People’s Defence Forces) sont présents, vraisemblablement, depuis plusieurs années en RDC. Un accord de coopération militaire est en vigueur à Kinshasa et Kampala depuis avril 2021. L’objectif était – et demeure – de lutter contre un autre groupe armé, les Forces démocratiques alliées (ADF). Originaires d’Ouganda, affiliés à l’État islamique, elles sèment terreur et désolation depuis plusieurs années en RDC, dans la province d’Ituri et la partie septentrionale du Nord-Kivu.
Mais depuis le déclenchement de l’offensive des rebelles du Mouvement du M23 (M23), en novembre 2021, dans l’est de la RDC, le rôle de l’intrigue de Kampala. Après la défaite du M23, dans sa version initiale, en 2013, une grande partie des combattants s’était en effet repliée en Ouganda. D’où ils sont repartis, neuf ans plus tard, à l’assaut du « Petit Nord », cette zone du Nord-Kivu autour de Goma, la capitale régionale, en entrant sur le territoire congolais par Bunagana, poste frontière avec l’ Ouganda.
Dans leur dernier rapport, publié lundi 8 juillet, les enquêteurs des Nations unies reprennent les constatations déjà relevées par le passé, le « transit régulier des troupes du M23 et des FDR (les forces armées rwandaises), de véhicules et de matériel militaire à travers le territoire ougandais ».
« Une présence qui ne peut passer inaperçue »
Ce que le gouvernement ougandais conteste, affirmant « ne pas avoir enregistré la présence de troupes ou de matériel étrangers sur son territoire depuis le début de la crise du M23 ». Le rapport souligne pour sa part que « l’ampleur et la fréquence des mouvements font qu’il est très improbable qu’une telle présence passe inaperçue ».
Aujourd’hui, il ne serait plus seulement question d’une forme de complicité passive de la part de l’Ouganda, mais bien de « soutien actif de la part de certains responsables de l’UPDF et de responsables du renseignement militaire ».
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Les enquêteurs font ainsi état de « la présence d’officiers de renseignements militaires ougandais à Bunagana depuis au moins la fin de l’année 2023 afin de coordonner avec les dirigeants du M23, de fournir de la logistique et de transporter les dirigeants du M23 vers les zones contrôlées par le M23. » « En outre, ajoutent-ils, de multiples sources ont vu des soldats ougandais entrer en RDC par Kitagoma le 27 2024 et ont exploité dans les zones contrôlées par le M23 en janvier ».
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