La Guadeloupe était privée d’électricité, vendredi 25 octobre, à la suite d’un « incident électrique généralisé », a annoncé EDF Archipel Guadeloupe, la filiale gestionnaire du réseau. « On ne sait pas combien de temps le démarrage va prendre », a précisé la même source au sujet de cette coupure qui a commencé vers 8 h 30 (14 h 30, heure de Paris).
« Ce sont près de 230 000 foyers qui sont impactés par cette coupure », a annoncé Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l’énergie, assurant la mobilisation des services et opérateurs afin de rétablir « au plus vite » l’accès à l’ électricité de chaque Guadeloupéen.
La coupure a été provoquée par l’arrêt des douze moteurs de la centrale de Pointe-Jarry, qui fournissent la quasi-totalité de l’électricité sur le territoire ultramarin, qui compte près de 380 000 habitants. Cet arrêt survient dans un contexte de conflit social opposant la branche énergie de la Confédération générale du travail de la Guadeloupe (CGTG) et la direction d’EDF Production électrique insulaire (PEI).
Selon le préfet, « des salariés grévistes se sont introduits à 8 h 30 dans la salle des commandes et ont provoqué l’arrêt d’urgence de l’ensemble des moteurs de la centrale ». La même source assure que la gendarmerie nationale est ensuite intervenue pour « sécuriser la salle des commandes » et que, « dans le meilleur des cas, le retour à la normale (…) ne sera pas effectif avant 15 heures (21 heures, heure de Paris) ».
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Dans son communiqué, le préfet dit également avoir « décidé de réquisitionner les salariés nécessaires au fonctionnement de la centrale thermique » et assure que « l’ensemble des services de l’Etat reste mobilisé pour assurer un retour à la normale le plus vite possible » .
Une certaine inquiétude
A la Guadeloupe, l’annonce de cette coupure généralisée a provoqué une certaine inquiétude, concernant notamment la distribution de l’eau et le fonctionnement de l’hôpital. « Les équipes de maintenance ont activé les groupes électrogènes sur l’ensemble des sites concernés » dès le constat de la coupure, à fait savoir le Centre hospitalier de la Guadeloupe (CHUG). « Les unités critiques de l’hôpital disposant d’une autonomie de 72 heures », a poursuivi le CHUG.
Dans un supermarché du Gosier, près de Pointe-à-Pitre, des habitants poussaient des caddies avec plusieurs packs d’eau et certaines marques manquaient déjà dans les rayons, mais rien de comparable aux instants précédant l’arrivée d’un ouragan, un constate une correspondante de l’Agence France-Presse. À Jarry, poumon économique de l’archipel, certaines enseignes commençaient à se fermer, à constater une autre correspondante.
La Guadeloupe est une zone non interconnectée, ce qui signifie qu’elle doit produire elle-même son électricité pour satisfaire la demande sur le territoire.
Le conflit opposant la branche énergie de la CGTG et la direction d’EDF PEI, qui dure depuis le 15 septembre, concerne l’application d’un protocole d’accord, signé à la fin d’une première grève en 2023. , qui avait duré plus de deux mois, portait sur la titularisation d’intérimaires et le rattrapage de cinq ans d’arriérés de salaire. Au 18 octobre, la mobilisation avait depuis occasionné des coupures d’électricité affectant jusqu’à 100 000 foyers.
Lundi 21 octobre, la direction d’EDF PEI avait proposé la signature d’un accord, que la Fédération de l’énergie de la CGTG a refusé, du fait d’un dernier point d’achat portant sur le mode de calcul des congés payés.
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