Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, la bibliothèque centrale de l’Université de Kisangani souffre d’un manque criant de livres récents. Surnommée la cathédrale du savoir, cette bibliothèque, construite en 1978, propose 15 000 références, souvent trop anciennes pour être utiles. Conséquence : la consultation des livres par les étudiants est très faible. La poursuite de la numérisation est la solution proposée pour rendre attrayante cette bibliothèque auprès des étudiants.
De notre correspondant à Kisangani,
Assise dans la grande salle de lecture de la bibliothèque centrale de l’université de Kisangani, Unikis, Georgine Mbolele, étudiante, explique pourquoi elle préfère lire ses notes de cours ici. « Je fréquente la bibliothèque de l’Unikis pour des raisons d’étude, je viens souvent lire parce que le lieu est très calme, je viens souvent avec mes propres ouvrages. »
L’insuffisance des livres récents ne facilite pas la recherche, selon Patrick Sungisa, étudiant à la faculté de droit. « La bibliothèque doit encore fournir des efforts pour faire en sorte qu’elle soit capable d’encaisser plusieurs ouvrages dans différents domaines, affirme-t-il, surtout dans le domaine juridique, pour qu’elle arrive à bien servir les étudiants. J’ai eu plusieurs fois à fréquenter la bibliothèque et je trouve qu’il ya carence d’ouvrages. »
Claver Django, le directeur de la bibliothèque, explique différemment cette faible consultation. Pour lui, elle est due à un manque de goût pour la recherche. « Je crois que ce qui manque chez eux, c’est l’initiation à la recherche documentaire pour les pousser à chercher ce dont ils ont besoin. » Les solutions sont donc à chercher en dehors de la bibliothèque : « C’est le système même de l’enseignement qu’il devrait un peu prendre à partie ; parce qu’on ne les pousse pas (les étudiants) vers la recherche documentaire, et je crois que c’est à cause de cela qu’on ne veut pas avoir la curiosité de trouver dans le fonds documentaire ce dont sur un besoin. »
Aller vers le numérique
Pour pallier le manque de livres, les étudiants ont recours à internet. Certains y voient une solution pour relancer la bibliothèque. Il faut, dire-ils, qu’elle se numérise. « Compte tenu du budget d’abord, nous avons opté pour un système d’e-book qu’on télécharge, explique Claver Django, le directeur de la bibliothèque. C’est un peu moins cher par rapport aux moyens qu’on a, et pour cela, nous souhaitons de tous nos vœux avoir la coopération d’autres universités et d’autres partenaires étrangers, qui peuvent nous aider à enrichir ce fonds documentaire, surtout sur le plan virtuel. »
Un lot de 25 ordinateurs a déjà été remis par le gouvernement sur les 100 promesses. À l’insuffisance des machines s’ajoute le difficile accès au courant électrique et au réseau internet.
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