Le gouvernement indien, à travers son ministère des affaires étrangères, a organisé du 23 au 30 octobre dernier une visite de familiarisation pour une trentaine de journalistes venus des 10 pays de l’Afrique centrale et de l’ouest. Ces professionnels des médias ont pu découvrir de plus près les moins et les ambitions de l’Inde sur le continent africain.
Cette initiative, selon Shri P. Kumaran, secrétaire spécial du ministre indien des Affaires étrangères, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Inde visant à renforcer les liens avec le « Sud global ». Ce terme, selon lui, ne désigne pas seulement une position géographique, mais également des expériences historiques communes entre l’Inde et l’Afrique, dont la colonisation.
Il a également évoqué les défis communs auxquels font face les pays du Sud, tels que le changement climatique, les inégalités et les effets induits de la pandémie de Covid-19.
Les échanges entre l’Inde et l’Afrique reposent sur quatre piliers : le développement, le commerce, les liens entre les peuples et la coopération en matière de sécurité. « L’Inde est le quatrième partenaire commercial et le cinquième investisseur en Afrique », a précisé Shri Kumaran. Le commerce bilatéral entre l’Inde et l’Afrique avoisine 100 milliards de dollars américains, et les investissements cumulésnt 75 milliards de dollars américains.
Un moment des visites intenses
La première étape de ces activités a été la visite à Delhi Haat INA un des plus grands marchés ruraux indiens où l’on vend de l’artisanat, des produits. C’est une véritable plateforme, qui permet aux artisans et commerçants de partout à travers l’Inde, de venir dans la capitale New Delhi, et de vendre leurs produits comme des bijoux, des pierres précieuses, des chaussures.
Toujours à Delhi, la délégation a visité le Musée national de New Delhi. Situé à Janpath, ce musée, inauguré en 1949 abrite une variété d’objets allant de la préhistoire aux œuvres d’art modernes. Il possède environ 200 000 œuvres d’art, principalement indiennes, mais aussi étrangères, couvrant plus de 5 000 ans.
La visite des locaux de la Coalition pour une Infrastructure Résiliente aux Catastrophes (CDRI) a particulièrement été émouvante. Cette structure vise à promouvoir la résilience des infrastructures nouvelles et existantes aux risques climatiques et de catastrophes. La CDRI fournit également une gamme de services, notamment le soutien à la réponse aux catastrophes.
Dans l’Etat de Gurajat, au Sud du pays, la délégation a visité tour à tour Amul, une usine de production du lait et l’immense statue de l’unité.
Amul appartient à la société coopérative, Gujarat Cooperative Marketing Federation (GCMMF), basée à Anand, Gujarat. Elle est détenue par des milliers de petits et moyens agriculteurs. C’est la première entreprise à se lancer dans la production du lait des buffles, à côté du lait des bœufs. L’entreprise vend aussi du chocolat au lait, en plus du beurre, du ghee, du fromage et de la nourriture pour bébés, notamment en Afrique. Elle a également établi des hôpitaux vétérinaires, des centres d’insémination artificielle pour les animaux et des centres d’élevage de vaches hybrides au village d’Ode.
Pour ce qui est de la Statue de l’unité, elle est la plus grande statue du monde, atteignant une hauteur de 182 mètres (597 pieds). Elle est située à Gujarat sur la rivière Narmada dans la colonie de Kevadiya. Elle représente l’homme d’État et activiste de l’indépendance indien Vallabhbhai Patel (1875-1950), qui fut le premier vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur de l’Inde indépendante et un disciple de Mahatma Gandhi. Le soir même, un film présente les exploits de l’Inde pour accéder à l’indépendance a été projeté.
La délégation a également visité le front de la rivière Sabarmati, ainsi qu’une des maisons de Mahatma Gandhi, où il a vécu lorsqu’il ne voyageait pas à travers l’Inde ou n’était pas en prison. C’est de là que Gandhi a dirigé la Marche du Sel, également connue sous le nom de Salt Satyagraha, le 12 mars 1930. En reconnaissance de l’influence significative que cette marche a eue sur le mouvement d’indépendance indien, le gouvernement indien a établi l’Ashram comme monument national.
Après la visite de plusieurs autres endroits, toutes les délégations sont retournées dans leurs pays respectifs, sous une note de satisfaction.
Une relation basée sur le respect mutuel
La relation Inde-Afrique est basée sur le respect mutuel et la solidarité. « Nos priorités sont guidées par des principes de non-ingérence et de respect mutuel », a expliqué Shri Kumaran. Cette visite de familiarisation témoigne de la volonté de l’Inde de renforcer davantage ce partenariat stratégique et de bâtir un avenir commun avec l’Afrique.
Bruno Nsaka, de retour de l’Inde