Lors du match de Ligue 1 Montpellier-Nantes au stade de la Mosson, à Montpellier, le 31 août 2024. MANON CRUZ / REUTERS
Est-ce le brûlot que la direction de la Ligue de football professionnel (LFP) redoutait et que ses contempteurs espéraient ? Il s’agit, à tout le moins, d’un document très sévère. Après plusieurs mois de travail, la mission d’information du Sénat sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football professionnel français, présidée par Laurent Lafon (UDI, Val-de-Marne), a rendu public, mercredi 30 octobre, son rapport, adopté à l’unanimité. Rédigé par Michel Savin (Les Républicains, Isère), il fait le constat d’un secteur au bord du gouffre financier, dont « l’économie (est) à réinventer » après plusieurs crises successives – de la défection du diffuseur Mediapro, début 2021 , à la dernière attribution, bien en deçà des montants espérés, des droits de diffusion de la Ligue 1 –, et plombé par un fonctionnement plein de failles.
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« Le foot français est dans une phase de grande turbulence économique. Son modèle est complètement percuté, avec les erreurs stratégiques d’une LFP qui a annoncé des chiffres irréalistes et connaît mal le marché sur lequel elle doit intervenir, et des clubs qui ont manqué de clairvoyance », commente Laurent Lafon, auprès du Monde.
Précisant que « les clubs participent à la vitalité économique des territoires et à leur identité », le rapport insiste sur la nécessité de « trouver de nouvelles recettes » et de travailler à « l’amélioration de l’image du football pour développer l’intérêt ». du grand public et restaurer la confiance des investisseurs et partenaires ». Et présente trente-cinq recommandations pour juguler la crise.
« Championnat à plusieurs vitesses »
Les sénateurs souhaitent notamment renforcer le contrôle de la LFP – qui bénéficie d’une subdélégation de service public – par ses autorités de tutelle. « La LFP s’est totalement autonome et a perdu sa boussole. L’absence de l’Etat, à travers le ministère des sports, et de la Fédération française de football a été préjudiciable, estime M. Lafon. Ils n’ont pas joué pleinement leur rôle et doivent avoir un rôle plus directif et juridique. »
La gouvernance de l’institution est à revoir, constate Michel Savin, qui préconise d’instaurer obligatoirement des comités d’audit et de rémunération, incluant des administrateurs indépendants, au sein des instances dirigeantes des ligues professionnelles. Une proposition de loi reprenant plusieurs recommandations sera déposée dans les prochaines semaines.
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