Entretien
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En s’appuyant sur des archives parfois inédites, le chercheur dévoile dans un ouvrage des aspects méconnus, voire dissimulés, de la stratégie néocoloniale sous la IVe République de l’ancien président.
L’Afrique d’abord ! C’est le titre de l’ouvrage publié (1) par le chercheur Thomas Deltombe, déjà connu pour ses travaux sur la Françafrique ou sur la guerre d’indépendance au Cameroun. Mais c’est aussi le titre de la première partie d’un livre, écrit par François Mitterrand en 1953 (2). Lequel y défendait le maintien de l’Afrique dans le giron colonial français, quitte à réformer le système pour mieux le préserver. Loin d’être marginale, cette stratégie néocoloniale occupe sous la IVe République un rôle central dans l’ascension politique de celui qui deviendra, en 1981, le premier président socialiste. Entre-temps, les prises de position les plus compromettantes du jeune politicien auront été effacées ou oubliées.
On sait que François Mitterrand a dissimulé bien des aspects de sa vie. On pense notamment à son passage comme fonctionnaire du gouvernement de Vichy en 1942-1943. Aujourd’hui, vous jetez un nouveau pavé dans la mare en vous attaquant aux mythes qui entourent sa politique africaine sous la IVe République.
La jeunesse de Mitterrand est désormais bien connue : son affiliation à l’extrême droite, puis sa compromission initiale aux côtés du régime du maréchal Pétain à Vichy, avant de rejoindre finalement la Résistance. M