L’encyclique Humanae Vitae du saint pape Paul VI a été au centre du colloque sur « la culture de la mort face à la culture de la vie en Afrique noire ». L’organisateur de la rencontre, l’abbé Apollinaire Cibaka situe ce document et la démarche à faire pour sauvegarder la culture de la vie présente au sein de la tradition africaine et du Magistère de l’Église.
Marie José Muando Buabualo – Vatican Actualités
L’abbé Apollinaire Cibaka Cikongo est prêtre du diocèse de Mbuji Mayi en République démocratique du Congo. Il est professeur de bioéthique et recteur de l’Université Officielle de Mbujimayi. Le colloque qu’il vient d’organiser, du 26 au 28 octobre 2023, à Ngandajika (centre du pays) se focalise sur Humanae Vitae, lettre encyclique publiée par le saint pape Paul VI le 25 juillet 1968, document qui célèbre cette année ses 55 ans d’existence. L’Abbé Cibaka explique combien ce texte a été relu, lors du colloque, à la lumière de la dignité africaine et face aux problèmes qui se posent sur la sexualité, le mariage et le don de la vie. «Pour pouvoir mieux nous approprier le texte nous l’avons traduit dans la langue locale, le tshiluba. Une traduction qui sera, par la suite, soumise aux évêques du Kasayi en vue d’une correction et d’une vulgarisation auprès des fidèles», souligne l’abbé Cibaka.
Le caractère sacré de la vie face aux nouvelles mentalités
La République démocratique du Congo est un pays en guerre depuis plusieurs décennies. Dans un pays en conflit, indique l’abbé Cibaka, le colloque a essayé de mettre en relation les valeurs traditionnelles sur la sexualité, le mariage et la procréation et les valeurs que proposent la foi. En mettant en relief les grands problèmes qui se posent dans le monde de la foi et ceux que l’on rencontre dans la société traditionnelle, l’éducation est le défi majeur à relever. Dans une société poreuse, le débat social tourne autour de ce qui se passe en politique et n’aborde pas souvent les problèmes d’éthique pour la formation des jeunes générations. «On est plus focalisé sur la politique et on oublie toutes les questions d’éthique ce qui se passe dans le secteur de l’éthique qui touche à la structure même de la société» fait-il relever.
Mettre un accent sur la catéchèse et la pastorale de la vie
Au niveau de l’Église, le colloque préconise la catéchèse de la vie : penser à la catéchèse de la vie, en imposant d’identifier toutes les pratiques insidieuses déjà présentes de manière silencieuse dans la société locale. Pratiques que, selon l’abbé Cibaka, l’on arrive à affronter de manière ouverte dans d’autres sociétés et, en quelque sorte suscitent le débat mais, qui existant sur place et sont vécus de manière silencieuse. «Il faut que nous puissions renouveler notre catéchèse pour aborder ces questions-là, en tenant compte des âges et en insistant sur la pastorale auprès de la famille» poursuit-il, tout en soulignant l’apport précieux de la fédération africaine de l’ Action Familiale. La présence au colloque du président de ce mouvement de promotion familiale au service de la vie, a été une occasion pour les participants d’approfondir la question du point de vue du laïcat engagé.
Le travail des théologiens reste celui de trouver des arguments de base pour proposer aux évêques l’orientation à suivre au sein de la pastorale de l’Église. La présence à la rencontre de l’évêque de Luiza, Mgr Félicien Mwanama, canoniste, a offert aux participants les éléments que le droit canon offre à la catéchèse de la vie. Les théologiens, organisateurs de la rencontre, sont convaincus de la nécessité d’offrir aux autorités ecclésiastiques les arguments nécessaires sur la pastorale qui puissent promouvoir la valeur traditionnelle et évangélique de la vie.