L’année scolaire 2024-2025 s’est terminée sans la remise des bulletins aux écoliers et élèves sur l’ensemble du territoire national, malgré le paiement de 1000 FC par les parents pour l’impression de ces documents scolaires. Cette situation est dénoncée par l’Association nationale des parents d’élèves du Congo (ANAPECO) et le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO).
Ces deux organisations pointent du doigt des « manœuvres de détournement présumé des fonds » au niveau du Secrétariat général de l’éducation nationale, chargé de l’impression des titres scolaires.
Depuis 2024, des frais liés aux bulletins scolaires auraient été collectés auprès des parents, mais les bulletins n’ont pas été produits. Cette situation pénalise les élèves et leurs familles, dénonce ce parent d’élève :
« Les résultats sont là, mais il n’y a pas de bulletin. Où sont partis les 1000 francs que chaque parent a donné ? Et c’est auprès de qui on a versé cet argent ? Ils en ont fait quoi pour qu’aujourd’hui nos enfants connaissent ce pareil sort ? »
Certaines sources évoquent un retard dans la passation de marché pour l’impression des bulletins, ce qui aurait empêché l’imprimeur de livrer les documents à temps. Mais cette explication n’a pas suffi pour apaiser les inquiétudes des parents et du syndicat des enseignants.
Réactions de l’ANAPECO et du SYECO
L’ANAPECO, par la voix de son président national, Steve Mpongi, dénonce ce qu’elle qualifie de « crime pédagogique ». L’organisation rappelle que l’absence des bulletins pénalise les parents et élèves, en particulier ceux qui doivent prouver leur parcours scolaire pour s’inscrire dans d’autres écoles.
« Ça porte préjudice parce que les parents qui ont constaté que les enfants devaient changer d’école sont pénalisés parce qu’ils n’ont aucune preuve fiable pour démontrer là où on veut aller inscrire les enfants, que les enfants ont été à l’école et qu’ils méritent ce transfert », a-t-il déclaré.
De son côté, le SYECO a également réagi après la suspension du Secrétaire général ad intérim du ministère de l’Éducation nationale et nouvelle citoyenneté. Dans une déclaration faite le samedi 5 juillet, la secrétaire générale du SYECO, Cécile Tshiyombo, exige une enquête sur ce qu’elle qualifie de « possible détournement systémique » des fonds destinés à l’impression des bulletins scolaires. Elle appelle les autorités judiciaires à sanctionner les responsables impliqués afin de restaurer la confiance dans le système éducatif national.