Le nombre des victimes de violences sexuelles prises en charge par les équipes de Médecins sans frontières (MSF) au Nord-Kivu a atteint des niveaux alarmants durant ce premier semestre 2025. Dans un rapport rendu public mercredi 10 juin, MSF parle de plus de 9. 800 personnes prises en charge à Goma et dans la zone de Sake entre janvier et avril.
Il y a 7. 400 à Goma et plus de 2. 400 survivantes des violences sexuelles à Sake, a détaillé le responsable des programmes MSF au Nord-Kivu, François Calas.
Ce dernier a déploré la persistance de ce phénomène alors que les camps de personnes déplacées de Goma, qui accueillaient plus de 650. 000 personnes, ont été démantelés depuis février 2025.
Pénurie de kits de prévention VIH
François Calas a par ailleurs appelé l’ensemble des parties au conflit à améliorer la sécurité des civils et leur accès aux soins :
“Les victimes ont accès à des soins de qualité dans des structures qui sont régulièrement approvisionnées et supervisées, dont une partie préventive, sur la prévention des infections au VIH et autres maladies sexuellement transmissibles, et également une prise en charge par un psychologue. Malheureusement, dans un certain nombre de sites dans la région, on note de plus en plus une pénurie de kits de prévention VIH. Ce qui est lié à un manque de financements internationaux”.
A cela s’ajoutent des retards dans la coordination des acteurs pour pallier ces manques de financement. Cette situation rend l’accès et la prise en charge relativement précaire pour beaucoup de victimes.
Longues distances pour accéder aux soins
Un autre enjeu d’accès aux soins est lié à la distance, a poursuivi François Calas:
“Les femmes ne doivent pas avoir à faire des kilomètres et des kilomètres pour se rendre à une structure de santé, de peur de se faire agresser de nouveau. Elles se font intimider par les combattants et elles ont peur d’une stigmatisation par leurs proches et leurs familles, ce qui aboutit à ce que nombre de victimes renoncent à se faire soigner”.
Il a demande également que la communauté internationale priorise la prise en charge des survivantes, en dépit des défis financiers actuels.