La croissance économique de la République Démocratique du Congo (RDC) a connu un ralentissement en 2023, s’établissant à 8,6 %, en baisse par rapport à 8,9 % l’année précédente.
D’après le rapport annuel de la Banque Centrale du Congo sur l’activité économique du pays, ce ralentissement est principalement attribué à la baisse de la demande mondiale pour les produits miniers, dont les prix ont chuté notamment le Cobalt.
D’après la même source, malgré cette situation, le Produit Intérieur Brut (PIB) réel de la RDC a enregistré une performance supérieure de 5,2 points de pourcentage par rapport à la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne.
Le secteur minier, qui constitue le pilier de l’économie congolaise, a montré des signes de résilience. La production dans cette branche a été favorable, contribuant significativement à la croissance globale.
Cependant, le marché des biens et services a été affecté par une inflation galopante, atteignant 23,8 % en 2023 contre 13,1 % l’année précédente. Cette hausse des prix est le résultat de chocs internes et externes qui continuent d’impacter le pouvoir d’achat des congolais.
La situation inflationniste en RDC demeure légèrement inférieure à celle des pays fragiles ou touchés par des conflits, où l’inflation moyenne s’élève à 24,2 %.
Les pressions sur les finances publiques se sont intensifiées en raison de l’augmentation des dépenses liées à la sécurité et aux élections générales prévues en décembre 2023. Le déficit budgétaire s’est détérioré, atteignant 1,3 % du PIB.
Les défis économiques sont exacerbés par une situation politique instable et des tensions sécuritaires persistantes dans l’est du pays. Ces facteurs rendent difficile la mise en œuvre de réformes structurelles nécessaires pour attirer les investissements étrangers et stimuler la croissance.
Les experts soulignent que la RDC doit renforcer ses capacités institutionnelles pour faire face à ces enjeux.
Les prévisions pour 2024 indiquent que la croissance économique pourrait se stabiliser autour de 6 %, soutenue par le secteur minier.
Toutefois, cette reprise reste fragile et dépendante des fluctuations des prix mondiaux des matières premières.
Les investissements dans le secteur non extractif sont également cruciaux pour diversifier l’économie et réduire la vulnérabilité aux chocs externes.
Pour atténuer les risques économiques, il est impératif que le Gouvernement congolais mette en œuvre des politiques fiscales prudentes et favorise un environnement propice aux affaires.
La mobilisation des recettes intérieures et l’amélioration de la gestion budgétaire seront essentielles pour soutenir les dépenses publiques tout en maintenant une stabilité macroéconomique.
La Banque Centrale du Congo (BCC) joue un rôle clé dans la régulation monétaire pour contrer les effets de l’inflation. Des mesures ont été prises pour resserrer l’orientation de la politique monétaire afin d’atténuer les pressions inflationnistes et de stabiliser le marché des changements.
Bien que la RDC ait affiché une croissance économique positive en 2023, les défis restent nombreux.
La nécessité d’une gouvernance efficace et transparente est primordiale pour assurer une croissance durable et améliorer les conditions de vie des Congolais.
Avec un engagement fort envers les réformes économiques et politiques, le pays pourrait espérer un avenir plus stable et prospère.
Mitterrand MASAMUNA