Les activités de démobilisation des groupes armés sont suspendues depuis près de deux mois dans les villes de Beni et Butembo, ainsi que dans les territoires de Lubero, Masisi et Walikale, au Nord-Kivu. Cette suspension fait suite à une grève sèche des cadres et agents du Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRC-S), qui réclament le paiement de 36 mois d’arriérés de salaires, de primes et autres avantages sociaux.
Cette situation compromette gravement le désarmement des combattants dans une province où plusieurs groupes armés continuent d’opérer. En conséquence, les combattants candidats à la reddition volontaire se retrouvent sans interlocuteur, tout comme les ex-combattants en attente de réinsertion communautaire. Les agents du PDDRC-S en grève insistent sur le maintien de leur mouvement jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
Parmi eux, Malikidogo Mutsuva déclare : « Nous réclamons 36 mois d’arriérés de salaires, de primes et d’avantages sociaux pour les cadres et agents. Nous maintenons notre grève jusqu’à l’obtention d’une réponse à nos revendications, car ce que nous vivons depuis 36 mois est inhumain : travailler sans être payés. »
Aucune réaction officielle du PDDRC-S n’a encore été enregistrée à ce jour.
Cependant, le 13 octobre dernier, une question orale avec débat a été déposée au bureau de l’Assemblée nationale par le député Sosthène Maombi Katsongo, élu du territoire de Lubero. Il exigeait des explications du ministre de la Défense nationale sur la nature des appuis fournis par son ministère au PDDRC-S ainsi que sur le contrôle de la gestion des fonds attribués à la coordination nationale du programme.