Par Rodrigue Fenelon Massala, envoyé spécial à Lubumbashi.
Depuis son quartier général à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, la société publique congolaise en charge des carrières minières, Gécamines, a réalisé une performance qualitative et quantitative en exportant pour la première fois vers l’Europe des concentrés de germanium provenant de sa décharge de Big Hill. Les concentrés, fabriqués dans une nouvelle usine située dans le centre minier de Lubumbashi, sont expédiés à Umicore en Belgique pour y être traités et utilisés dans des applications de haute technologie, a indiqué la direction de l’entreprise. Umicore a signé un accord avec la Gécamines pour les concentrés en mai, ce qui a permis à la nouvelle usine, qui traite les déchets du site de résidus miniers, d’augmenter sa production.
L’accord permet également à Umicore de diversifier ses sources d’approvisionnement en germanium, un minéral rare utilisé dans la fabrication de puces, la technologie infrarouge, les câbles à fibres optiques et les cellules solaires. Le pays est en effet le premier producteur mondial de cobalt et le deuxième producteur mondial de cuivre. Le Congo cherche à fournir jusqu’à 30 % de l’approvisionnement mondial en germanium, grâce aux installations de la filiale STL de Gécamines. Actuellement, l’offre mondiale de germanium, ainsi que celle des semi-conducteurs, des fibres optiques et des cellules solaires, est largement dominée par la Chine.
Cette première phase d’exportation de germanium par la Gécamines devrait contribuer à accroître les recettes minières du pays, attendues à 5 milliards de dollars en 2025. Le secteur minier devrait ainsi représenter environ 30 % des revenus publics congolais l’année prochaine.
Pour cette opération, la Gécamines devait rassembler 70 millions de dollars ; elle a financé 50 % de ce montant sur fonds propres, tandis que la Rawbank et d’autres partenaires financiers ont apporté le reste.