Dans de nombreux secteurs, il est aujourd’hui évident que la politique peut être un moyen de développer de nouvelles niches dans plusieurs secteurs, notamment dans le tourisme. Cela dit, il faut adapter les solutions de financement au contexte africain.
Passer d’un continent qui subit les effets du changement climatique sur un continent qui tire profit de ses avantages environnementaux. Tel est le défi africain. Et il faut dire que dans de nombreux secteurs, les opportunités sont nombreuses. C’est par exemple le cas dans l’éco-tourisme.
« L’Afrique est une terre idéale pour l’éco-tourisme grâce à sa biodiversité exceptionnelle et ses paysages préservés. Cela répond aussi aux attentes des voyageurs soucieux de leur impact environnemental», fait savoir la spécialiste du secteur touristique, Awa Diakhaté, fondatrice d’Awa Maz’ing Collection.
Cela à l’heure où le continent est en train de récupérer une bonne partie de ses flux touristiques perdus en raison du covid-19. Il est vrai que l’Afrique ne représente que 6% du tourisme mondial, mais les destinations africaines progressent progressivement sur le devant de la scène. Et ce, grâce à des pays phares comme le Maroc, champion africain du tourisme, qui va certainement véritablement battre un nouveau record avec plus de 13 millions de touristes reçus avant même la fin de l’année en cours.
« Le secteur du tourisme en Afrique connaît une reprise dynamique, marquée par un retour significatif des voyageurs internationaux. En 2023, l’Afrique a récupéré 96% des arrivées touristiques d’avant la pandémie, dépassant même la moyenne mondiale qui se situe à 88 %», détaille Awa Dikhaté (voir interview).
Pluies et inondations
Mais pour cela, il faut continuer de mobiliser l’attention avec des offres captivantes, afin de déplacer le débat sur l’impact du changement climatique sur le continent. D’ailleurs, cette réalité s’est encore une fois exprimée cette année encore avec des pluies diluviennes et leurs lots d’inondations et de destruction du peu d’infrastructures qui existent dans certains pays, notamment dans la région sahélienne. Tout cela oblige les pays africains à réagir.
Malheureusement, tout semble indiqué que le reflet qui prédomine à ce jour est de toujours penser aux financements extérieurs pour faire face au réchauffement climatique. En tout cas, c’est ce que l’on a tendance à comprendre à travers le plaidoyer des dirigeants de nombreux pays africains. Ce qui n’est certainement pas la meilleure façon de réagir face à l’urgence climatique. C’est dans ce contexte que de plus en plus de voix appelle à un sursaut africain pour prendre ce problème à bras le corps, et pour préserver l’avenir du continent.
Financement
Cette réaction africaine, qui ne dispense pas les pays industrialisés de leurs responsabilités, passe par une mobilisation des Etats et du secteur privé africain. D’ailleurs, la Banque africaine de développement (BAD) en fait une de ses priorités du moment.
Dans la déclaration finale des 58e assemblées annuelles de la BAD qui se sont tenues l’année dernière à Charm El Cheikh, sous le thème «Mobiliser le financement du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique», les gouverneurs ont exhorté les de la Banque à mener des efforts pour combler le déficit annuel de financement climatique du continent. Celui-ci s’élève à environ 213,4 milliards de dollars. C’est énorme. Et il ne sera possible du mobilisateur qu’avec la contribution du secteur privé africain.
D’ailleurs, pour le secteur privé africain, c’est une belle occasion de se positionner sur un créneau d’avenir. Après avoir raté le train de l’industrialisation, les acteurs privés africains doivent faire preuve d’ingéniosité et d’anticipation pour investir massivement dans les énergies renouvelables et les projets environnementaux. À n’en pas douter, ce sont des projets porteurs, qui permettront de faire d’une pierre deux coups : s’adapter au réchauffement climatique tout en réussissant à faire du business.
Financer la recherche climatique !
Le financement de la recherche sur le changement climatique en Afrique est une étape cruciale pour répondre aux défis et opportunités uniques que le continent rencontre en relation avec le changement climatique. Voici quelques points clés à considérer en ce qui concerne le financement de la recherche sur le changement climatique en Afrique.
Tout d’abord, la compréhension s’accroît : les impacts du changement climatique en Afrique sont divers et englobent plusieurs secteurs tels que l’agriculture, les ressources en eau, l’énergie et la santé. Le financement de projets de recherche peut améliorer notre compréhension des vulnérabilités spécifiques, des impacts et des stratégies d’adaptation nécessaires pour différentes régions d’Afrique.
Ensuite, les solutions locales : investir dans la recherche dirigée par des Africains assurent que les solutions développées sont spécifiques au contexte, culturellement appropriées et alignées sur les besoins des communautés locales. Les chercheurs locaux possèdent des connaissances et des perspectives précieuses sur la région, qui peuvent contribuer à des stratégies d’adaptation et d’atténuation efficaces.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO