En République démocratique du Congo, le Centre de recherche en finances publiques et développement local, le CREFDL, affirme que 513 députés, et non 500, sont rémunérés dans les comptes de l’Assemblée nationale. Cette organisation a donc demandé à l’Assemblée nationale de retirer de son budget les 13 députés supplémentaires qui gonflent ses effectifs.
Le CREFDL crie au scandale, tandis que l’opposition, de manière surprenante, ne considère pas cette situation anormale.
Le bureau de l’Assemblée nationale ne confirme pas ces 13 députés en plus et continue d’affirmer qu’il n’y en a que 500.
Les autres sont les anciens présidents de cette chambre basse du Parlement, affirment toutefois Vital Kamerhe, son président.
Selon lui, “cette institution, tout comme le gouvernement, tout comme la présidence de la République, a des présidents honoraires. A moins que vous ne vouliez qu’il y ait seulement des présidents honoraires de la République et des chefs du gouvernement honoraires. C’est dans la loi portant sur le statut des anciens présidents des chambres.”
Ecoutez le reportage à Kinshasa…
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L’opposition défend les 13 députés
La question préoccupe pourtant le Centre de recherche en finances publiques et développement local. Le CREFDL précise qu’un député national reçoit près de 9.000 dollars, sans compter les versements annexes et divers avantages qu’il qualifie d'”invisibles”.
Valery Mandianga, le coordonnateur du CREFDL, estime que l'”on ne peut pas rémunérer 13 députés qui avaient été invalidés pendant cinq ans sans prestation. C’est une erreur qui mérite d’être corrigée rapidement parce que maintenant, il s’agit d’un projet de loi qui n’est pas encore voté par les deux chambres du Parlement. Il est encore possible qu’on puisse élaguer les 13 parlementaires qu’on a intégrés sur la liste de rémunération de manière arbitraire.
Sept millions de dollars sur cinq ans
L’opposition affirme pour sa part que les trois députés sont ceux qui, après avoir été invalidés par la Cour constitutionnelle, ont saisi l’Union interparlementaire africaine, qui a obligé l’Assemblée nationale de continuer à les prendre en charge.
Pour Christian Mwando, président du groupe parlementaire de l’opposition, “c’est quelque chose qui ne me semble pas impossible. Ce sont des choses qui se sont déjà vues dans le passé. L’Assemblée nationale congolaise a été condamnée pour des invalidations qu’au niveau international, on a considéré comme induit. Ce sont des choses qui peuvent être possibles et qui sont prises en charge par le budget de l’Assemblée nationale.
Une version qui n’est donc pas en accord avec celle de Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale. Pourtant, la question est essentielle pour les finances publiques : sur un mandat de cinq ans, avec 13 députés et plus, cela représente un budget de sept millions de dollars.