Les sujets oubliés de la campagne : le dérèglement climatique
Alors que l’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré et que toutes les régions du monde ont souffert de canicules, d’inondations, de sécheresses ou d’incendies causés par le dérèglement climatique d’origine humaine, l’élection présidentielle américaine pourrait s’avérer cruciale dans la manière dont le pays gère le changement climatique.
Pourtant, malgré ses irruptions destructrices dans la campagne – avec le passage rapproché des ouragans Hélène puis Milton dans le sud du pays –, la crise climatique est maintenue jusqu’à présent un sujet en sommeil de l’élection présidentielle.
Kamala Harris : de l’urgence de faire face au réchauffement climatique à la réalité électorale. En tant que vice-présidente, Kamala Harris a contribué à l’adoption de l’investissement gouvernemental le plus important dans des initiatives liées au climat et à l’énergie propre, ainsi qu’à l’octroi de subventions aux Etats pour les aider. à se remettre des événements météorologiques extrêmes.
En tant que vice-présidente, elle a également participé au plan « anti-inflation » (IRA) de M. Biden qui a prévu environ 370 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. Elle s’est aussi dite partisane des véhicules électriques et, en tant que sénatrice, elle avait soutenu une norme nationale pour les véhicules à zéro émission, rappelle le Washington Post.
D’après le journal, en tant que candidate à la présidence de 2019, elle avait présenté un plan climatique de 10 000 milliards de dollars qui prévoyait d’investir dans les énergies renouvelables, de demander des comptes aux pollueurs, d’aider les communautés. touchées par le changement climatique et de protéger les ressources naturelles.
Néanmoins, sa position s’est influencée au cours de la campagne 2024. Poussée par la nécessité de remporter l’État-clé de Pennsylvanie, haut lieu d’exploitation du gaz de schiste, Mme Harris a expliqué le 29 août, sur CNN, qu’elle ne prônait plus un bannissement total de l’extraction de gaz et de pétrole par la technique de fracturation hydraulique (fracking). Elle avait pourtant pris cet engagement à la fin de 2019. Il faut également rappeler que si elle revendique une « politique de transition énergétique », le pays a aussi connu la « plus forte augmentation de production pétrolière de son histoire », avait-elle dit lors d’un meeting à Philadelphie.
Donald Trump continue de minimiser, voire de nier, le changement climatique. L’un de ses slogans est « Drill, baby, drill », que l’on peut traduire par « Fore, bébé, fore ». Autrement dit, l’ancien président veut extraire du pétrole et du gaz du sous-sol américain, quelles sont les conséquences sur le changement climatique. Il a d’ores et déjà promis de revenir sur certaines mesures de l’IRA, même s’il lui sera difficile de supprimer les crédits d’impôts aux entreprises ayant déjà investi, ou de revenir sur des subventions dont ont profité massivement les Etats républicains.
Le candidat républicain a aussi fait savoir qu’il se retirait à nouveau des accords de Paris s’il est élu – son retrait, annoncé en 2017 et effectif en 2020, avait été annulé par Joe Biden dès son arrivée à la Maison Blanche.
Au cours de ses quatre années au pouvoir, M. Trump avait ciblé et annulé de manière agressive plus de 125 règles et politiques destinées à protéger l’environnement et à réduire les émissions responsables du réchauffement climatique, rapporte le Washigton Post. Dans une publicité de campagne de 2023, M. Trump a également promis de revenir sur les politiques et subventions du président Biden en matière de véhicules électriques.